Promenade d'un jeune guerrier.

Il ne semblait jamais faire mauvais dans ce monde...Du moin de ce que Tom avait vu à chacunes de ses sorties à Centhory.

Il marchait d'un pas lent dans le parc entourant l'école de la ville, à l'affût d'un coin tranquille pour relaxer et peut-être qui sait, rencontrer quelqu'un de nouveau. Tout était à recommencer ici puisque tout ses anciennes amitiés avaient péri sur Terre. Fallait croire qu'il ne se tenait pas avec de bonnes personnes...Ou du moin pas avec ceux qui devaient aider ce monde à se construire.

Fianlement, le jeune guerrier trouva un banc accueillant tout près d'un grand chêne qui le cacherait un peu du soleil qui frappait fort sur sa chevelure foncée.

Il s'y installa en admirant le château de loin, remplit d'espoir pour ces terres dont il était maintenant un fier habitant.

Lorangel marchait tranquilement sur ces terres verdoyantes qui lui rappelait en quelque sorte son Ecosse natale, à part qu'à Centhory la tempêrature était bien plus élevée et la pluie bien moins fréquente.

Comme d'accoutumée, la jeune femme était perdue dans ses pensées, à imaginer ce que la vie ici lui apporterait. Elle espérait qu'elle lui apporterait plus de bonheur que dans l'autre monde... mais qui pouvait le savoir après tout ?

Elle se prit soudain les pieds dans un gros caillou, trébucha et se retrouva à plat ventre sur le sol. Lorsqu'elle se releva en s'injuriant dans sa langue maternelle, le gaélique, elle remarqua qu'un jeune homme était assis sur un banc, à moins de vingt centimètres d'elle. Elle piqua du fard et se frappa mentalement le front de la paume de sa main.
*Génial... belle entrée... bravo... vraiment magnifique*

Elle sourit à l'inconnu, remit sa tenue en état et lui lança de sa voix gaie et calme :
- Salut.

Tom était en train d'obsever les alentours quand quelqu'un arriva et trébucha près de son banc. Il eût d'abord le réflexe de se pencher pour l'aider à se relever mais...Trop tard. Elle s'était déjà relevé et lui souriait en le saluant.

- Bonjour. Belle journée, n'est-ce pas?

Il ne voulait pas revenir sur sa maladresse. C'était assez gênant comme ça de trébucher devant quelqu'un. Il n'allait sûrement pas en rajouter, d'autant plus que ça lui était arrivé tout récemment mais sur un énorme rocher que personne n'aurait loupé . Personne, à part lui.-__- Et devant une demoiselle en plus... Au moin Tiana n'avait pas rit de lui.

Lorangel sourit et s'obligea à se faire croire que l'homme n'avait rien vu de sa chute théâtrale.
- Oui, magnifique journée effectivement.
*J'aurais certainement mieux fait de rester au lit ce matin*

Elle ne savait pas vraiment comment faire pour se présenter. Devait-elle tendre la main et dire son prénom ? Lorangel se frappa à nouveau le front du paume de sa main, mentalement bien sûr.
- Je m'appelle Lorangel, et vous ? demanda-t-elle simplement, laissant sa main de côté dans cette histoire, de peur de paraître trop vieux jeu.

L'inconnue ne l'était plus à présent. Du moin il savait comment elle se nommait. Lorangel...Un prénom peu fréquent.

Tom n'était pas du genre à s'attarder à ce qui est vieux jeu ou non et il tendit sa main machinalement, comme il le faisait toujours lors de nouvelles rencontres ou pour dire bonjour à des amis de longues date.

- Tom. Enchanté mademoiselle. Vous enseignez au château? demanda-t-il , curieux.

* Je me demande pourquoi je demande ça. Ça n'est pas parce qu'elle est près du château qu'elle y travaille. La preuve, je n'y travaille pas et je traînes ici comme un clodo...*pensa-t-il en se disant qu'il faudrait bien qu'il se trouve un travail un jour. Bon oui il faisait partit de la défense contre Balthazar et ses partisans mais il n'était pas payé pour ça.

Lorangel serra la main de Tom avec vigueur. Elle savait que la première impression était toujours importante, en tout cas, pour elle, elle l'était.
- Non, je ne suis pas enseignante. Je suis seulement infirmière.

Elle sourit amicalement et demanda à son tour.
- Et vous, êtes-vous enseignant ? Ou alors quelle profession exercez-vous ?

Lorangel avait toujours été d'un caractère curieux. Elle aimait savoir ce que les gens faisaient, pourquoi ils étaient où ils étaient, mais elle n'aimait pas qu'on lui retourne ce genre de question.

Tom était un peu gêné de sa condition, soit sans emploi mais au moin ça n'était pas comme s'il ne faisait rien du tout. Il était un travaillant de nature et aimait trimer durt.

- Je suis le chef de la défense contre le roi des démons. Pour l'instant ce poste demeure impayé mais je comptes ouvrir une forge... Je crois que votre travail me saura fort utile lors de grandes batailles mademoiselle.^^

Il s'inclina, laissant un léger sourire en coin illuminer son visage puis se releva, reportant son attention aux alentour.

- Je me disais justement que de prendre un bon capuccino glacé nous rafraîchirait sûrement, avec cette chaleur. J'allais y aller seul mais pourquoi me priver de la compagnie de quelqu'un? Ici, nous avons tous besoin de nouer des liens avec d'autres personnes. Qu'en dites-vous?

Sur le visage du guerrier, commençait à perler des goutelettes de sueur.

Lorangel grimaça à la remarque de Tom quant à son emploi et au travail qu'elle risquait d'avoir durant des batailles. Le fait d'avoir à soigner les gens ne la gênait pas le moins du monde, mais le mot bataille, lui la gênait. Elle pensait que cela ferait parti de l'ancien monde, et non pas de Centhory.

Elle sourit finalement à la proposition du jeune homme d'aller boire un café glacé.
- Hé bien, si vous acceptez bien ma présence, je suis partante pour vous accompagner.

Tom se releva et défroissa son pantalon puis entendit un bruit bizarre...
Un mélange de grognement et de ronflement qu'il reconnu instantanément pour être un squig. Une des bêtes sanguinaires de Balthazar. Mais que faisait cette bête ici? Il n'avait pas le temps de s'attarder au pourquoi du comment . Ils devaient tout deux partir et ...vite!

Avant même qu'il décide d'empoigner la main de Lorangel,plus un bruit. Puis, une odeur fétide vînt à ses narines. Elle devait se trouver à quelques pas d'eux.

- Vite...Sauve-toi...Je t'expliquerai plus tard...J'irai te rejoindre au Café...siffla le guerrier entre ses dents en la poussant dans le dos pour qu'elle s'enfuit.( Lorangel)

Tom se retourna lentement sur lui-même et tomba nez à museau avec l'affreuse créature, qui possédait un nombre incalculable de dents effilés comme des lames de rasoir.

Tout se passa très vite par la suite. Tom sortit une lance rétractable de son dos et recula de quelques pas. Le squig commença à faire aller son derrière de gauche à droite et s'élança. Pendant que la bête s'était dandiné, Tom avait immobilisé sa lance dans la pierre où il était debout. Quand le squig s'élança, Tom courru à la dernière minute vers la gauche et le squig retomba sur la lance, qui s'enfonça directement dans son corps, perçant ainsi son coeur. C'est alors qu'elle rendit son dernier soupir et Tom resta là un instant à l'observer avec dégoût.

Lorangel s'enfuit en courant assez loin pour ne pas être touchée mais resta assez prêt pour ne pas louper un morceau de la scène. Elle avait déjà entendu parler des bêtes menaçants les habitants de Centhory mais n'en avait jamais vu. Et elle savait que pour soigner les maux, il fallait savoir par quoi ils étaient provoqués.

Lorsque la bête atroce retomba inerte sur le sol, Lorangel s'en approcha à pas lents, interrogeant du regard Tom.
- Est-ce qu'elle est bien morte ? demanda-t-elle d'une voix étrangement basse et tremblante.

Jamais de sa vie elle n'avait vu créature aussi horrible, et d'imaginer les dégats qu'elles pouvaient provoquer sur un corps humain la fit frissoner malgré la chaleur intense de l'après-midi. Elle s'agenouilla aux côtés de la bestiole et vit un liquide verdâtre sortir de la plaie produite par la lance. Lorangel sortit une petite fiole de sa poche et récupéra le liquide visqueux à l'intérieur. Devant le regard interrogateur de Tom, elle déclara :
- Les meilleurs baumes et antidotes sont créés à partir du mal en lui-même. Je pense que si je récolte ce liquide, je pourrais en créer une crème pouvant atténuer les maux que ces créatures pourraient créer aux soldats, comme toi, les combattants. Cela me sera utile pour l'infirmerie. Bien que j'espère m'en servir le moins souvent possible.

Elle resta un instant à genoux, regardant avec une lueur d'horreur dans les yeux le Squig mort sur le sol. Elle se releva doucement, rangea la fiole dans sa poche et se frotta les mains sur ses pantacourts noirs. Elle respira intensément pour apaiser les tremblements de son corps.

Lorangel était revenue auprès de Tom. Elle avait plus de courage qu'il n'aurait pensé. Non pas qu'elle n'avait pas l'air forte mais n'importe quelle femme aurait peur et aurait peut-être même hurlé ou je ne sais quoi d'autres...

- Est-ce qu'elle est bel et bien morte? lui avait-elle demandée.

- Oui. Aucun doute la-dessus! lui répondit le Centhorien en un sourire pour la rassurer, puis lui jeta un coup de pied dans les côtes pour qu'elle voit que la bête était tout ce qu'il y a de plus inerte.

Par la suite Lorangel avait ramassé un peu du sang du Squig au nom de la science. Cette femme était très intelligente et Tom lui levait son chapeau pour cette idée. Plusieurs personnes auraient eûent des haut-le-coeur en approchant de cette infâme créature mais pas Lorangel. Décidément, il était impressionné.

Tom finit par passer ses mains au dessus de l'animal en prononçant une incantation des plus complexe et la vil créature disparu sans laisser de trace.

- Je ne peux pas me permettre de la laisser là quand il y a des élèves qui pourraient la voir...Une panique dans l'école ne serait pas l'idéal... Nous pouvons maintenant partir pour notre capuccino glacé! s'exclama-t-il, content de pouvoir changer de sujet et penser à autrechose qu'à Balthazar et ses satanés Squigs.

[ Suite au café]