Le jeune homme s'assit en face de Maya à la table et dessera sa cravate.
- Samuel, appelez-moi Samuel. C'est plus amical que docteur.

Il passa une main dans ses cheveux et se tassa un peu plus dans son siège. Elle venait de lui demander de parler de lui. Que pourrait-il bien lui raconter ?
- Comme vous l'avez si bien dit, je préfère être l'oreille plutôt que la bouche, mais je vais faire un effort.

Il posa ses mains sur la table et réfléchit à ce qu'il pourrait raconter.
- Samuel Dubosson, tout juste 21 ans. Je suis né dans un petit village en Suisse et j'ai été élevé par mes grands parents, ma mère étant décédée en me donnant la vie. Depuis que je suis tout petit mes grands parents et mes professeurs avaient remarqué que mon QI était plus haut que la normale. J'ai pu donc intégrer l'école de médecine à l'âge de 12 ans. C'était le rêve de mes grands parents... que je devienne médecin. Personnellement je voulais faire mécanicien. Voilà. Je suis donc le plus jeune chirurgien et médecin que l'Europe ait connu.

Samuel commanda un verre en meme temps que Maya. Il remarqua aussi que celle-ci dansait sur place. N'étant pas mauvais danseur, il se jeta à l'eau à son tour.
- Que diriez-vous d'aller danser, Maya ?

Il n'aimait vraiment pas parler de lui, et bien que Maya le trouve fascinant cela ne lui donnait pas plus envie de s'étendre sur les histoires de sa vie. Elle croyait que cela était spectaculaire d'avoir un QI comme le sien, d'être entré à l'école de médecine si jeune hé bien elle se mettait le doigt dans l'oeil. C'était une tarre, une malédiction et il aurait donné tout l'or du monde pour être un enfant normal.
- Et vous Maya, vous m'avez seulement parler de votre envie de remodelage, mais je ne sais rien de vous non plus.

Samuel accompagna Maya sur la piste de danse. Le rythme était assez entraînant. Il posa une de ses mains dans le creux des reins de la jeune femme et l'autre derrière sa nuque. Lorsqu'elle lui parla de son désir de devenir infirmière il sourit et se pencha un peu pour aller lui murmurer à l'oreille.
- Alors nous allons sûrement être amené à travailler ensemble.

Il se redressa et continua de danser avec la jeune femme.
- Lorsque vous dites que vous n'êtes pas très sociable, je n'en crois pas un traitre mot.

Samuel continuait de danser avec Maya. Ils étaient effectivement le couple le moins ridicule du bar. Il jeta un coup d'oeil dans la salle et ne put retenir un sourire. Il entendit à nouveau Maya le complimenter, il soupira, faussement embarrassé.
- Arrête de me complimenter sans arrêt et de te rabaisser. Ca me donne l'impression d'être la huitième merveille du monde et je n'aime pas ça.

Il l'avait tutoyée tout à fait naturellement et sans gêne. Il estimait que maintenant leur relation n'était plus de docteur à patient. Mais il n'avait pas encore définit de quel genre elle serait.

Il effleura la joue de la jeune femme avec le dos de sa main et lui sourit.
- Tu ne devrais pas te sous-estimer, Maya. Tu devrais plutôt te mettre sur un pied d'estrale.

Samuel se laissa faire lorsque la jeune femme lui prit la main. Il ria à sa question et plongea ses yeux dans ceux de la jeune femme.
- Non, être la huitième merveille du monde ne me plairait pas du tout. Car tout le monde m'aimerait et m'admirerait... tout le monde et n'importe qui.

Il arrêta de fixer Maya dans les yeux et sourit à nouveau.
- Pour ta basse estime... sache que... que tu es une femme merveilleuse.
*Ola ola mon vieux, tu te calmes, tu t'arrêtes ! Tout ça te monte à la tête tu sais très bien que tu ne pas PAS !*
Samuel envoya balader la petite voix qui lui taraudait la tête.
*Elle t'utiliseras Sam... elle t'utilisera et te fera souffrir comme toutes les autres.*
Le jeune homme n'écouta pas sa voix intérieure et continua de danser avec Maya, leurs doigts maintenant enlacés.
*Souviens-toi d'Aela, de tout ce qu'elle t'a fait et te fait encore !*

Lorsque Maya prit la parole, cela fut comme un choc électrique dans le cerveau de Samuel. Il la regarda et remarqua la lueur triste dans les yeux de la jeune femme. Il l'obligea à relever la tête en lui levant le menton avec ces doigts. Lorsqu'elle eut les yeux à la hauteur des siens il lui dit :
- Non Maya, tu n'as rien fait de mal, loin de là.

Il lui sourit et relâcha son menton.
- Juste une petite voix dans ma tête qui essaie de me pourir ma soirée, mais elle ne va pas y arriver. Je te le promets.
Il se dit qu'il lui devait au moins l'honnêteté et soupira.
- Malgré tout ce que tu crois de moi, Maya, je n'ai jamais eu de chance auprès de la gente féminine. Ce qui se passe, c'est qu'une petite voix dans ma tête me dit de me méfier.

En voyant que la jeune femme rebaissait la tête, il la releva encore une fois.
- Mais je n'ai pas la moindre envie de l'écouter.

Samuel ne dit rien. Il n'y avait rien à dire. Il fixa Maya droit dans les yeux. Il sourit et continua à la faire danser. Lorsque la chanson fut finie, il n'avait toujours rien dit.

Il prit les mains de Maya et les amena derrière sa propre nuque (à lui donc). Et posa ses mains dans le dos de la jeune femme. Il se baissa et lui murmura à l'oreille.
- Est-ce que tu crois au coup de foudre ?

La petite voix dans sa tête se mit à se déchainer, à le traiter de tous les noms d'oiseaux possibles mais il n'en avait cure. Il sourit contre l'oreille de Maya, attendant une réponse.

Samuel déposa un baiser sur la joue de Maya au passage et se redressa, continuant de la faire danser. Un sourire nouveaux éclairait son visage.
- Je suis heureux de savoir que je ne suis pas le seul.

Il caressa la joue de la jeune femme avec son index. Plus rien n'existait à part elle pour le jeune homme.
- Peut-être que pour finir... ni toi ni moi ne seront célibataires pour la Saint-Valentin.

Lorsque la musique s'arrêta, Samuel prit la main de Maya dans la sienne et lui dit en souriant.
- J'espère que ça ne te dérange pas... mais il faut vraiment que je boive quelque chose...

Samuel haussa les sourcils.
- Ce qui m'embêterait, c'est que tu offres ce genre de regard et sourire à d'autres que moi, poupée ! lui dit-il en souriant.

Lorsqu'ils arrivèrent au bar, Samuel se mit derrière Maya et entoura de ses bras la taille de la jeune femme en attendant qu'un serveur vienne leur demander ce qu'ils désiraient. Il posa son menton sur l'épaule de la jeune femme et souffla légèrement dans son oreille.
- Sache que je suis de caractère assez jaloux. Et que je ne partage pas.

Samuel tourna la tête et commanda un whisky. Il revint planter son visage face à celui de Maya.
- Ah... ça pose un problème là, chérie... J'voulais ouvrir mon propre ahrem.

Il prit un air concerné et fini par soupirer.
- Bon... pour toi je peux bien faire un effort.
Il lui fit un clin d'oeil et embrassa la joue de la jeune femme.

Samuel posa son index sur les lèvres de Maya.
- Chuuuut fini les compliments.

Il lui sourit et noua ses mains derrière la nuque de la jeune femme. Il resta ainsi un moment, le front posé contre celui de Maya. Il se sentait bien.
- Je t'apprécie aussi énormément. Et je ne veux pas te laisser filer... Et si t'essaie de t'échapper, je te retrouverais et je t'attacherais à mon lit jusqu'à la fin de tes jours.

Les événements s'étaient déroulés très vite. Et pour la première fois, Samuel n'avait pas peur de ce qu'il ressentait. Ce n'était peut-être pas de l'amour, mais ça y ressemblait.
- Je suis heureux que tu sois venu m'embêter avec tes envies de chirurgie.

Il plongea ses yeux dans ceux de la jeune femme et sourit, charmeur.
- Mhmm maintenant que j'y repense... J'aurais dû te dessiner plein de trait au marqueur partout sur le corps...

Sam attrapa la main de Maya dans la sienne et la posa sur le coeur de la jeune femme, avec la sienne aussi.
- Le coeur a ses raisons que la raison n'explique pas. Et si vous n'arrêtez pas de me sourire ainsi, jeune demoiselle, je serais dans l'obligation de vous enfermer dans un placard de peur que vous fassiez ce genre de numéro à d'autres hommes qu'à moi.

Il lui sourit et n'y tenant plus, se pencha pour l'embrasser tendrement mais chastement (donc juste un bisoux pas de langue huhu). Les lèvres de Maya avaient un goût sucré. Il sourit, ses lèvres à quelques centimètres seulement de celles de la jeune femme.
- Si je rêve... promets-moi de ne jamais me réveiller.